Kassaman binnazilat ilmahiqat..." le plus noir des crimes est celui qui consiste à obscurcir la conscience politique et d’égarer tout un peuple" d'Emile ZOLA

Kassaman binnazilat ilmahiqat..." le plus noir des crimes est celui qui consiste à obscurcir la conscience politique et d’égarer tout un peuple" d'Emile ZOLA

Le nom de ce blog est sans doute évocateur de notre "nachid el watani" tant décrié par le passé parce que, associé au pouvoir Algérien illégitime. Après des décennies de disettes. Je voudrais faire de cet espace, un coin où tous mes compatriotes et autres amoureux de libertés, de démocratie, ou tout simplement d'histoire pourraient s'exprimer librement. En ce sens, nous vous souhaitons la bienvenue. En hommage à Nacer Hachiche, repose en paix et à bientôt ! Pour garder le contact avec notre chère patrie : http://www.alger-presse.com/index.php/presse-fr


L’humanisme au secours de la dictature

Publié par The Algerian Speaker sur 1 Septembre 2011, 09:01am

Catégories : #Les chroniques de Mustapha Hammouche

Après une succession de laborieuses dénégations quant à son soutien au régime Kadhafi en butte à l’insurrection populaire, le pouvoir algérien annonce que l’épouse, la fille et deux fils du dictateur en déchéance séjournent dans le pays.
On se souvient qu’officiellement le cortège de Mercedes qui a franchi la frontière sud-est du pays n’a pas existé. On observe que, cette fois-ci, au moins, la déclaration n’aura pas été conforme aux faits.
Mais devant les effets prévisibles de son initiative, le régime algérien, visiblement pas très rassuré de son fait, a préparé son argumentation qu’il a rendue publique en même temps que l’information.
À savoir qu’il a mis au courant l’ONU et le Conseil de sécurité ainsi que le CNT libyen que, dans cette affaire, il a agi pour des raisons “strictement humanitaires” et qu’enfin les enfants et les petits-enfants de Kadhafi ne font que transiter par l’Algérie pour se rendre dans “un pays tiers”.
Le prétexte invoqué de l’humanitaire voudrait justifier que, dans ce cas, assistance n’est pas soutien. Mais le principe qui joue pour la famille du dictateur, on l’aura remarqué, n’a pas joué pour ses victimes, au plus fort de la répression quand, autour du mois de mars dernier, le père pouvait encore saigner les rangs des insurgés. Nous n’avions pas alors assumé notre devoir humanitaire tandis que l’autre voisin, la Tunisie, s’efforçait de s’en acquitter, malgré ses propres difficultés.
L’argument humanitaire, pour recevable qu’il soit, ne vaut en rien pour le reste de la délégation, surtout par le trépignant Hannibal qui ne manquera de devoir répondre des faits de supplice qu’il a accumulés au cours d’une déjà longue carrière de sadisme et de luxure. Devant l’étonnement du journaliste qui ne comprenait pas pourquoi il continuait à servir tel un bourreau, le domestique marocain qu’il a torturé en Suisse eut cette réponse :
“à chaque fois que je démissionnais, je me retrouvais dans sa prison privée, située dans une de ses sociétés.” Et c’est au profit de ce geôlier qui disposait de la liberté des Libyens — et même des étrangers de Libye — que l’Algérie exerce son devoir d’humanité !
L’épreuve de la Lybie aura accessoirement permis de dénombrer le résidu de dictatures du tiers-monde rescapées de l’après-guerre froide. On les reconnaît à leur soutien au camarade de promotion Kadhafi. L’historien Stora, qu’on ne peut pas soupçonner d’inimitié pour des dirigeants algériens actuels qu’“ils analysent les relations internationales à l’aune de critères révolus, ils se veulent en quelque sorte fidèles à un monde disparu et du même coup font preuve de myopie”. Selon lui, “ils donnent l'impression de ne pas tenir compte de la nouvelle donne géopolitique, qu'il s’agisse de la chute du mur de Berlin, de la fin de la guerre froide, de l'élection de Barack Obama…”
Le pouvoir algérien se justifie d’avoir prévenu l’ONU et le CNT de son acte… humanitaire. Or, en effet, ce n’est pas tant la question de la conformité à la légalité internationale qui est en cause. Ni les tartarinades d’un CNT qui a, provisoirement, le vent — de l’Otan — en poupe qui inquiètent. La vraie question est que, dans ce geste, qui a tout l’air d’un appui à personnel à l’ex-maître de Tripoli, il n’a surtout pas été tenu compte du sentiment populaire national, plutôt acquis au peuple libyen qu’à ses anciens oppresseurs.

M. H.
musthammouche@yahoo.fr

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